lundi 1 septembre 1997

Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée

Spectacle créé en 1997 au P'tit Saint-Hono




Pourquoi faut-il qu'une porte soit ouverte ou fermée ?

Lettre à Alfred de Mussset

Tu fais dire au comte dans Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée, "rien n’est nouveau sous le soleil"... C'est le genre de réplique, de petite perle dont tu as le secret. Légère, désinvolte en apparence. Sérieuse, presque grave quand on s'attarde un peu...

En écriture, les mots sont comme des bateaux. Seule l'eau, le courant de l'émotion qui les fait glisser sculpte leur relief et les transforme en radeaux ou en paquebots. Les mots ont toujours eu la vie dure sous ta plume. Au milieu des cascades et des tourbillons, les bateaux avancent en feignant de reculer. S’étreignent en pensant se frôler, coulent à pic et naviguent incertains entre deux eaux. Une vraie bataille navale

Tu es un des auteurs qui a le plus parlé d’amour. Presque tous tes personnages ont ce mot à la bouche. A part quelques exceptions passionnées et absolues qui contractent l’amour comme une maladie et que tu sacrifies, foudroyées, à une mort inévitable toute ta galerie de portraits tourne autour des sentiments et tremble devant le désir. Le désir ... le mot est lâché. Explorateur de l'affectif, tu braques le désir. Le désir de croire, le désir d'aimer, le désir de vivre. Acharné, tu dénudes les fils invisibles qui électrisent les êtres humains. Tu organises les courts-circuits et mets le feu aux poudres. Mais par pudeur sans doute, tu maquilles les bleus de l'âme et du coeur sous le fard d'un mot subtil, d'une phrase élégante histoire de donner le change.

Tu as toujours hésité entre le rire et les larmes parce que tu sais. Peut-être est-ce pour cela que l'on a collé sur ton oeuvre, comme sur une malle voyageuse, tant d'étiquettes ? De romantiques à précieuses en passant par bavardes et enrubannées, tes pièces auront tout entendu. Notre fin de siècle, avec son cortège de fléaux, d'injustices et d'insécurités, comme le tien, regarde aujourd'hui tes textes d'un autre oeil et s'aperçoit que sous la petite musique de tes mots, l'eau qui les fait couler n'a pas pris une ride. Alors, "rien n'est nouveau sous le soleil..." ? En guise de réponse, je t'offre ce vers d'un autre poète, perpétuel amoureux lui aussi et qui a écrit : même quand tout nous semble odieux, toujours plus haut le soleil above radieux… Un brin désabusé comme toi, il a ajouté un bémol dans son texte qui ne t'aurait pas déplu et qui résume à souhait ton univers : "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve".

Je ne désirais en rien fuir le bonheur de mettre en scène Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée avec Valérie VALMONT et Sylvain SAVARD. Un caprice ? Non, le désir d'une comédie vivante, vibrante et avant tout moderne avec deux personnages très drôle, quoique... "Il ne faut jurer de rien", comme tu l'as écrit si bien.
Benoit GAUTIER


Presse

Figaro Madame

Boum boum


Photos Michèle Brabo au P'tit Saint-Hono






mercredi 15 janvier 1997

Tu m'aimes-tu? Scènes de couple au Québec au Guichet Montparnasse

Spectacle créé en 1995, au Théâtre municipal de Gagny - Gérard Philipe, sous le titre Québec Couple et joué au P'tit Saint-Hono, à Paris en 1996.





Photo Michel Bardou au P'tit St-Hono


Photos Thierry Ardouin au Théâtre municipal de Gagny



Presse

Journal du théâtre

L'Avant-scène théâtre
Boum boum

Mairie de Paris