vendredi 15 octobre 2010

Peau d'âMe au Centre culturel canadien


Au Centre culturel canadien et sur la péniche La reine blanche, lors de la manifestation Spectaculaire à l'automne 2010, avec une nouvelle distribution: Nadine Girard & Sylvain Savard






Mieux vaut rêver sa vie que ne pas vivre du tout

Comment accepter la vie lorsqu’elle ne correspond pas à ses rêves ? Comment ne pas être tenté de réinventer son existence pour ne pas sombrer ? N’est-ce pas là la seule solution pour survivre ? Pour sauver sa peau et son âme ?…

Avec un humour noir et rouge sang, Peau d’âMe évoque ce mal de vivre à travers le miroir déformant de la mémoire, le trauma des psychodrames enfouis dans les souvenirs. Cette lecture-spectacle à deux voix en franco-québécois s’empare de certaines figures de l’univers de Charles Perrault, transferts féeriques auxquels s’accrochent le personnage du Garçon Doré pour échapper à une réalité trop hostile, trop rude.

Dans ce conte destiné aux adolescents et aux adultes, le héros tue psychanalytiquement les siens en se prenant pour le Petit Poucet, la peau de l’âne dépecé, le Chaperon Rouge devenue Madame Claude, le grand méchant loup travesti ou encore la dernière victime de Barbe-Bleue le psychopathe.

Cette histoire jouée par Sylvain Savard et Nadine Girard fait appel à notre cœur d’enfant. Souvenez-vous… Ne battait-il pas plus fort à l’heure de l’histoire que vous racontait un aîné avant la plongée dans l’inconnu du sommeil, véritable « petite mort » ?

Un décor aux allures de séance de spiritisme s’est imposé à mes yeux pour abriter ce texte qui se raconte comme une longue confidence. Un éclairage bleu nuit et rouge sang, deux tables incandescentes, une forêt de flammes et de grands yeux peints en turquoise sur les paupières des comédiens plongent le spectateur dans le dédale d’un labyrinthe mystérieux plein de rebondissements.

Ce récit doit beaucoup au cinéma. Il rend hommage à Jean Cocteau, Jacques Prévert, François Truffaut. Rappelle dans sa forme déstructurée La Ronde et Lola Montes de Max Ophuls. Fait un clin d’œil aux rêves mêlés à la réalité dans Juliette des Esprits de Federico Fellini. Quant à l’interprétation éclatée des contes de fées, elle sourit bien sûr à Jacques Demy.
Benoit Gautier 


Presse





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Extraits du spectacle
Montage Benoit Gautier & Jérôme Marelle