samedi 30 octobre 2004

Une Périchole à l'orgue de Barbarie en lecture à Paris

Madame, Monsieur, Pierre Charial souhaitant vous faire part d’une bonne nouvelle et après avoir présenté un premier chantier de travail d’UNE PÉRICHOLE À L’ORGUE DE BARBARIE lors du 11e festival international de la musique mécanique des Gets, le 16 juillet dernier, nous sommes heureux de vous convier  à la présentation d’une seconde étape du travail sous forme de lecture-spectacle.

Le samedi 16 octobre 2004, rencontre autour d’un buffet campagnard à 13 heures puis à 15 heures pour le spectacle, au 43 rue Léon-Frot, 75011 Paris.
  
AnouchParéPierreCharialZavenParéClaudeParéCécileLetermeLionelMuzinSylvainSavardÉricMalgouyresNkokoYenga


La Périchole (Didascalies)

PREMIER ACTE
Ouverture.

(Trois hommes merveilleux, Jacques Offenbach, Henri Meilhac et Ludovic Halévy vont vous raconter la mirifique histoire de La Périchole.  L’ouverture vient de s’achever.  Le rideau se lève. Nous sommes à Lima, capitale du Pérou, au XVIIIe siècle, très exactement sur une place. Là, devant nous, à gauche, le cabaret des Trois cousines. Devant le cabaret, des tables, des chaises et une foule de gens qui boivent ou qui jouent. Parce que l’on célèbre aujourd’hui la fête du vice-roi, don Andrès de Ribeira et que la gaieté est un devoir d’Etat.)

Chœur de fête.

Chanson des Trois cousines. .(Guadalena, chœur, Berginella, Mastrilla)

(Donc, on boit ce jour-là à Lima aux frais du gouvernement.  Et au milieu de la foule, nous voyons s’avancer un marchand de légumes.  En fait, c’est un déguisement. Il s’agit de Don Pedro de Hinoyosa, gouverneur de Lima.  Il veut savoir si l’on s’amuse autant qu’il en a donné l’ordre : « Si la ville de Lima n’est pas gaie, dit-il, on pensera que la ville de Lima est mal gouvernée, et moi, qui la gouverne, la ville de Lima, je perdrai ma place ».)

Reprise du chœur.

(C’est également la préoccupation du premier gentilhomme de la chambre, le comte de Panatellas qui rejoint Don Pedro, déguisé, lui, en marchand de pains au beurre.  Et puis surgit un autre personnage déguisé en docteur, celui-là : c’est le vice-roi lui-même, l’homme le plus puissant du Pérou, persuadé que nul ne va percer son incognito.  Il est là pour savoir ce qu’on pense de lui.  Et peut-être aussi pour découvrir dans cette foule l’une de ces jolies femmes dont il est particulièrement friand… Naturellement, tout le monde le reconnaît.)

Couplet de l’incognito. (Don Andrès, chœur)

(Le vice-roi s’est assis à une table du cabaret. Après avoir bu un verre de chicha et bavardé avec Panatellas et Don Pedro qu’il n’a pas reconnus sous leur déguisement, il s’en va, cependant que les deux homme l’accompagnent en criant à pleins poumons : Vive le vice-roi ! Le vice-roi lui-même crie avec eux, persuadé qu’il renforce ainsi son incognito.  Mais à peine a-t-il disparu que, fendant la foule, un couple s’avance.  Ce sont des chanteurs ambulants.  Le livret nous le dit expressément.  Visiblement, ils ne roulent pas sur l’or.  Ils portent des guitares en sautoir.  Qu’est-ce que ce couple ?  Tout simplement les héros de notre histoire : la Périchole, une jeune et ravissante personne, et Piquillo, un beau garçon qu’elle adore et qui l’adore. Ils ne sont pas mariés, parce que le mariage coûte quatre piastres mais ils ne s’en aiment aps moins de tout leur cœur.  Ce qu’ils sont venus faire ? Chanter pour le public de ce jour de fête, puisque c’est leur métier de chanter.  Piquillo annonce le titre de la chanson qu’ils vont proposer : « L’Espagnol et la jeune Indienne. » Et ils chantent.)

L’Espagnole et le jeune Indienne. Complainte. (Piquillo, La Périchole)

(Bien sûr, il grandira car il est Espagnol, mais personne ne donne un sou à la quête qui suit la chanson. Alors la Périchole et Piquillo chantent de nouveau.)

Le muletier et la jeune personne. Duo-séguedille. (Piquillo, La Périchole)
(Au moment où, pour la seconde fois, la Périchole et Piquillo vont faire la quête, voilà que paraissent tout à coup des saltimbanques, des montreurs de chiens savants.)

Chœur des saltimbanques. (Les saltimbanques, la foule)

(La foule versatile, toutes les foules sont versatiles, a suivi les saltimbanques. Piquillo et la Périchole, mourant de faim et sans un sou, sont restés seuls.  Piquillo s’éclipse. Il va essayer de trouver quelque monnaie.  Il ne sait d’ailleurs pas comment.  La Périchole s’allonge pour faire un somme, puisque l’on affirme que « qui dort dîne ».  C’est alors, voyez la coïncidence !, que le vice-roi revient.  Il est émerveillé par la beauté de la jeune femme qui dort. Bref, c’est le coup de foudre.  Quand elle se réveille, le vice-roi propose à la Périchole une charge à la Cour : elle sera, si elle le veut, demoiselle d’honneur.  La Périchole sait très bien ce que cela veut dire.  Mais elle a si faim ! Elle accepte à une condition qu’elle exige : elle veut écrire une lettre d’adieu à son cher Piquillo.)

La lettre de la Périchole. (La Périchole)

(Un problème : il faut qu’une favorite officielle soit mariée.  Panatellas est chargé par le vice-roi de trouver un mari à la Périchole.  Il cherche, il cherche éperdument, lorsque Piquillo revient en scène. Il lit la lettre de la Périchole. Désespéré, il veut se pendre.  Panatellas le sauve, lui demande s’il est marié. Non, il n’est pas marié.  Puisqu’il ne l’est pas, voilà un mari tout trouvé pour la favorite ! Piquillo qui ne comprend rien à tout cela et en particulier qui n’imagine pas que la femme qu’on lui propose est sa chère Périchole, Piquillo refuse tout net.  Alors, Panatella le fait boire, cependant que, de son côté, le vice-roi fait boire la Périchole.  Pour que le mariage soit célébré immédiatement, on fait boire aussi les notaires.  Et justement, ces notaires éméchés, les voici.)

Finale. Chœur et duetto des notaires. (Guadelena, Mastrilla, Berginella, les Trois cousines, le chœur, les deux notaires, don Andrès,

{Don Pedro va chercher les deux notaires, qui paraissent à la porte de la maison du fond, suivis de leurs clercs.}
{Les deux notaires sont entrés donnant chacun le bras à don Pedro.  Pendant que l’on chante : « Ah ! comme ils marchent de travers, etc. » ils décrivent et fond décrire à don Pedro une marche en zigzag.  Les Trois cousines passent à gauche.}
{Les clercs viennent prendre leurs patrons.}
{Don Andrès, allant prendre la Périchole qui sort de sa maison, recouverte d’un long voile avec couronne et bouquet de fleurs d’oranger.}

Griserie – Ariette. (La Périchole, don Andrès, Panatellas, Piquillo)

{Paraît Piquillo sortant du cabaret absolument gris.  La Périchole le reconnaît. Lui est hors d’état de reconnaître personne et de rien comprendre à ce qui se passe.}
{Panatella passe à droite de Piquillo.}
{Don Andrès fait avancer la Périchole. Les Trois cousines descendent à droite.}
{Panatellas pousse Piquillo vers la Périchole.}
{La Périchole : ramenant son voile sur sa figure :}
{Piquillo amène la Périchole sur le devant de la scène.}

Duetto du mariage. (Piquillo, La Périchole)

Finales et marche des palanquins. (Piquillo, La Périchole, don Andrès, Panatellas, don Pedro, les notaires, les trois cousines, chœur d’hommes et chœurs de femmes)
{Les deux clercs placent une table au milieu de la scène.}
{Sur la ritournelle, les deux notaires se placent derrière la table.  Don Andrès y conduit la Périchole, et Panatellas y pousse Piquillo. Cela se fait avec quelque difficulté, vu l’état de l’époux.}
{On quitte la table que les clercs enlèvent.}
{Entrent alors, de droite et de gauche, deux riches palanquins portés chacun par quatre hommes.  Don Andrès fait monter la Périchole sur celui de gauche, et Piquillo est poussé par Panatellas sur celui de droite.  Puis, les porteurs enlèvent les palanquins sur leurs épaules.}

(Rideau. Voilà. Le premier acte vient de s’achever. Piquillo et la Périchole sont mariés.  Avec cette différence que Piquillo, dans son ivresse, ne sait pas qu’il a épousé sa chère Périchole. Et que la Périchole, elle, sait parfaitement qu’elle a épousé son bien-aimé Piquillo.  Pour elle, c’est l’essentiel, quant au reste, il conviendra d’aviser.)


DEUXIÈME ACTE

Entracte. Chœur des dames de la Cour (Ninetta, Frasquinella, Brambilla, Manuelita).
{Pendant le chœur, Tarapote revient tout à fait à lui.}

(Ce chœur des dames de la Cour qui ouvre le second acte nous transporte dans le palais du vice-roi à Lima.  Nous sommes dans une salle d’été.  Au fond, par une vaste baie, nous apercevons toute la ville de Lima.  Quand le rideau s’est levé, nous avons découvert le marquis de Tarapote, chambellan du vice-roi, étendu sans connaissance sur un fauteuil.  Quand il s’éveille, grâce aux soins des dames de la Cour, il nous dit pourquoi il s’est évanoui.  Il s’est aperçu que la nouvelle favorite conduite au palais la nuit dernière n’était autre qu’une saltimbanque !  Une chanteuse des rues installée au palais, en vérité, c’est l’abomination de la désolation !  Et puis, Piquillo fait son entrée.  Il est magnifiquement vêtu.  Visiblement, il cherche à comprendre ce qui lui est arrivé.  Les dames d’honneur lui rappellent qu’il est marié et chantent ironiquement les mérites de l’épouse de Piquillo.)

Cancans. Couplet. (Manuelita, Frasquinella, Piquillo, Branbilla).
{Pendant cet ensemble, Brambilla et Manuelita ont passé près de Piquillo.}
{Les dames sortent, moitié par la droite, moitié par la gauche, en faisant à Piquillo de grandes révérences ironiques.}

Chœurs des seigneurs. (Les courtisans).

(Ce n’est que lorsqu’il se trouve seul avec Don Pedro et Panatellas que Piquillo va demander des explications et proposer les siennes.  Oui, c’est vrai, il a accepté d’épouser une inconnue, mais c’est parce qu’il en aimait une autre.  Et cette autre, grâce à sa nouvelle situation, il espère bien la retrouver.  Parce que dans la vie, pour lui, une femme que l’on aime vaut tous les trésors du monde !)

Les femmes, il n’y a que ça ! Couplets.(Piquillo, chœurs)

Finale.

(Bien sûr, les femmes, il n’y a que ça, mais maintenant Piquillo a compris.  On veut lui faire jouer un bien méchant rôle.  E il n’y tient pas. Pas du tout. Aussi, quand Panatellas et don Pedro lui disent que, tous les trois, désormais ils sont les hommes les plus importants de la Cour et que Piquillo peut tout demander, ce qu’il demande, tout simplement, c’est à s’en aller !  Les deux autres sont d’accord, puisque cela ne leur coûte rien, mais auparavant il faudra que Piquillo présente officiellement sa femme au vice-roi et à la Cour.  L’étiquette l’exige.  Et c’est à l’instant même que la célébration va avoir lieu.  De toutes parts, voici que s’en viennent les dames de la Cour et les courtisans.  Le vice-roi lui-même va paraître, pour aller s’asseoir sur son trône.  Piquillo attend, il attend toujours qu’on lui amène sa femme.  Ce n’est qu’un peu plus tard, après les premiers échanges entre les personnages, que la Périchole entrera.  Et vous serez témoin alors de la stupéfaction de Piquillo.  Quoi ! la femme qu’il a épousée, c’est sa Périchole ! Et c’est donc la Périchole qui est la maîtresse du vice-roi !)

Chœur de la présentation. (Don Andrès, Piquillo, le chœur, Panatellas, la Périchole)
{Entre par le fond, à gauche, don Andrès, à qui font cortège Manuelita, Ninetta et Frasquinella.  Des gardes suivent et se rangent au fond. Panatellas et don Pedro précèdent le vice-roi.}
{Panatellas et don Pedro vont s’asseoir sur des tabourets au bas des marches du trône, l’un à droite, l’autre à gauche. Tarapote descend à droite.}
{Don Andrès va se rasseoir sur le trône.  Don Pedro et Panatellas se rasseyent aussi. A Piquillo :…}

Ah que les hommes sont bêtes ! Couplets. (La Périchole)
{Piquillo fait vivement quelques pas vers don Andrès, la Périchole le rattrape par le bras et le ramène au milieu de la scène.}
{Mouvement général d’attention.  Piquillo prend la Périchole par la main et s’adresse à don Andrès.}

Rondeau de bravoure. (Piquillo)

(A la fin du morceau, Piquillo jette la Périchole sur les marches du trône.  Don Andrès aide la Périchole à se relever. Grand mouvement d’indignation.)

Galop de l’arrestation. (Don Andrès, les courtisans, la Périchole,Tarapote, don Pedro, les chœurs)

{Don Pedro et Panatellas vont se placer derrière Piquillo, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.}
{Pendant ce chœur, Piquillo passe à droite et fait le tour de la scène, Panatellas, don Pedro et Tarapote le poursuivent.}

Rondeau des maris ré…(Don Andrès, le chœur, Piquillo)
{Panatellas, don Pedro et Tarapote entraînent Piquillo par le fond, à gauche. Rideau.}


TROISIÈME ACTE

(Le deuxième acte s’est donc terminé par la catastrophe du pauvre Piquillo.  La jalousie et le chagrin l’ont rendu furieux.  Il a insulté le vice-roi et même il a jeté la Périchole sur les marches de son trône.  Résultat : on le conduit en prison, la prison que l’on réserve aux maris récalcitrants.  Et c’est justement en prison que nous conduite le premier tableau du troisième acte.  Nous sommes dans un cachot très étroit, très sombre.  Attachés au mur, nous voyons deux gros anneaux scellés, qui se prolongent par deux chaînes. A l’extrémité de ces chaînes, deux énormes ceintures de fer.  Par terre, une botte de paille.  Quand le rideau se lève, la scène est vide.  Tout à coup, une trappe s’ouvre et un vieillard paraît avec une barbe immense. C’est un prisonnier incarcéré depuis douze ans et qui est en train de s’évader.  Avec son petit couteau, il a percé les murs de son cachot.  Douze ans encore pour percer le mur de cet autre cachot et, il nous le dit avec infiniment de satisfaction, il sera libre.  Il va commencer son travail lorsqu’il entend du bruit.  Il disparaît par la trappe.  C’est Piquillo que l’on amène dans sa prison.  Piquillo qui n’est pas content et qui dit que voilà de ces choses qui font comprendre les révolutions.  Contre toute attente, don Pedro et Panatellas qui accompagnent Piquillo se montrent émus par son sort. Ils ne veulent pas le quitter sas lui avoir dit ce qu’ils pensent de son admirable conduite.

Premier tableau.
Couplets. Boléro.(Don Pedro, Panatellas)

(Tout le monde s’est retiré. Piquillo est seul dans sa cellule.  Bonne occasion de méditer sur son propre sort.)

Air. (Piquillo).

(Il s’est étendu sur la paille de son cachot et il s’est endormi.  Et voici que la porte s’ouvre. Une femme entre avec le geôlier.  Cette femme, c’est la Périchole.  Elle demande à être laissée seule avec le prisonnier.  Le geôlier accepte et sort en refermant la porte sur lui.  Tendrement, la Périchole considère son Piquillo.  Et puis, elle l’éveille en lui donnant deux ou trois petits coups de pied.  Piquillo est effaré.  Qu’est-ce que la Périchole fait là ?  Lui, il est encore plein de rancune.  Il pense, et le lui dit, qu’elle est venue se donner le plaisir de le voir prisonnier.  Mais elle va lui répondre.)

Duo et couplets de l’aveu.(La Périchole, Piquillo,

Couplet de l’aveu.(La Périchole, Piquillo, don Andrès)

(Eh bien, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, puisqu’ils s’aiment, qu’ils le clament, et qu’ils le croient.  La Périchole explique qu’elle est là parce qu’elle a demandé l’autorisation au vice-roi. « Et il te l’a accordé ? », s’écrie Piquillo de nouveau saisi par le démon de la jalousie. « Il n’a rien à me refuser », dit la Périchole. « Hé là ! », fait Piquillo.  La Périchole le rassure : « S’il en est encore à ne rien me refuser, c’est que moi, je lui ai tout refusé ! »  Le voilà content.  Et elle lui explique son plan. Grâce à l’or et aux pierreries, cadeau du vice-roi, elle va corrompre le geôlier et ils vont fuir ensemble.  Elle appelle : « A moi, geôlier, à moi ! » Le geôlier accourt.  Ce n’est pas le même que tout à l’heure.  Celui-ci a une barbe hérissée, un air féroce et un énorme trousseau de clés. Mais, comme nous sommes des spectateurs intelligents, nous avons tout de suite reconnu le vice-roi, déguisé en geôlier.)

Trio du joli geôlier. .(La Périchole, Piquillo, don Andrès)

(Ni Piquillo, ni la Périchole n’ont reconnu le vice-roi.  Et la Périchole joue son va-tout : elle lui offre ses diamants s’il laisse partir Piquillo. « Et vous ? » lui demande le soi-disant geôlier. « Je partirai avec lui », répond la Périchole.  Ce qui, immédiatement, suscite la colère du vice-roi.  Il cesse de jouer son rôle et hurle pour appeler la garde.  Les gardes entrent.  Le vice-roi ordonne qu’on attache Piquillo à l’anneau de gauche et la Périchole à l’anneau de droite.  Ce qui est fait.  Tels qu’ils sont placés maintenant, ils ne peuvent pas s’atteindre. Tout juste pourront-ils se parler d’amour, comme le dit méchamment le vice-roi.  Mais Piquillo et la Périchole vont lui répondre vertement.)

Trio de la prison.(Piquillo, La Périchole, Don Andrès)

Finale.(La Périchole, les trois prisonniers)

(Le vice-roi est sorti.  Donc, il espère encore.  Si la Périchole revient à de meilleurs sentiments, elle n’aura qu’à chanter, il viendra.  En attendant, la Périchole et Piquillo restent seuls, attachés chacun à son anneau de fer.  La situation n’est pas enviable. Comment en sortir ? Et c’est juste à ce moment que la trappe s’ouvre lentement et que paraît le vieux prisonnier.  « Je vous apporte la liberté », dit-il.  Ils n’ont qu’à creuser ensemble : dans douze ans ils seront libres.  Piquillo préfère être délivré de ses chaînes.  Le vieux prisonnier les leur ôte à tous les deux.  Ils sont libres de leurs mouvements, mais comment se faire ouvrir la porte ?  La Périchole, alors, a une idée : elle va chanter pour appeler le vice-roi. « Toi, Piquillo, dit-elle, tu vas te remettre près de ton mur, comme si tu étais toujours attaché : vous, bon vieillard, vous allez vous cacher derrière ce pilier… moi, je vais chanter… le vice-roi viendra, et dès qu’il sera à notre portée… » « Nous sautons sur lui », dit le vieux prisonnier. « Nous le ficelons, nous lui chipons ses clés », dit Piquillo. « Et nous décampons », achève la Périchole. Alors, elle chante.)

Deuxième tableau. Entracte.
Chœur des patrouilles. (Don Pedro, le chœur, Panatellas)

(Le rideau s’est relevé pour le second tableau.  Nous sommes revenus sur la place du premier acte.  Grand affolement sur cette place.  Il n’est bruit de l’évasion de Piquillo, de la Périchole et du vieux prisonnier.  Et les voilà justement, les évadés.  Ils supplient les tenancières du cabaret des Trois cousines de ne pas les dénoncer.  Ils sortent en courant cependant que surgit le peloton de soldats commandés par don Pedro.  Un autre va suivre commandé par Panatellas.)

(Après ce chœur, sortie des patrouilles et rentrée des Trois cousines.)

Ariette. Valse des Trois cousines (Les Trois cousines, Mastrilla, Berginalla, Guadalena).

Mélodrame. Complainte des amoureux. (La Périchole,Piquillo).

(Cette fois, voici venir le vice-roi. « Ils sont pris ? Ils sont arrêtés ? », demande-t-il.  Eh non, ils ne sont pas arrêtés.  Fureur du vice-roi.  Et tout à coup des cris : « Les voilà ! Les voilà ! » « Qui ça ? » « La Périchole ! Piquillo ! » Mais oui, ce sont eux.  Ils ont repris leurs costumes de chanteurs ambulants avec les guitares en sautoir.  Ils annoncent qu’ils vont chanter comme autrefois et ils l’annoncent en particulier au vice-roi sidéré. Le titre de leur chanson : « La clémence d’Auguste ».  Du coup, le vice-roi est flatté : « Ça, c’est délicat », dit-il. Et, comme ils l’ont annoncé, la Périchole et Piquillo chantent.)

Finale.(Piquillo, La Périchole, le chœur)

(La Périchole veut rendre au vice-roi les diamants qu’il lui avait donnés.  Tout ce qu’elle demande, c’est qu’il ne les fasse par prendre.  Et c’est la scène du pardon que le vice-roi est tout heureux de jouer : « Gardez tout ! » Votre conduite me cause tant d’admiration que, si je ne me retenais pas, je pleurerais comme une bête… » Ils sont libres.  Il n’y a que le vieux prisonnier qu’on va reconduire en prison, mais ça lui est égal : il a son petit couteau. La Périchole et Piquillo n’ont plus qu’à être heureux et peut-être avoir beaucoup d’enfants.)